Argumentaire pour l’installation de nouveaux éleveurs en race bovine mirandaise
La mirandaise, race bovine à faible effectif, est élevée dans le Gers et ses départements limitrophes. Race rustique à robe blanche, d’aspect proche de sa cousine plus connue la race gasconne, son effectif actuel (en 2018) est malheureusement très faible : autour de 600 femelles. Cette race a été sélectionnée au cours des siècles pour le travail (traction) et pour sa viande ; le nombre d’animaux a énormément chuté lors de la mécanisation à partir des années 50 (à l’époque son effectif était autour de 200 000 têtes). Les éleveurs de race mirandaise, regroupés au sein de la Fédération de la race mirandaise, souhaitent relancer les effectifs de cette race avec l’objectif de préserver la race et d’offrir une viande responsable et de qualité aux consommateurs. Le nombre actuel d’éleveurs reste insuffisant pour consolider une filière et assurer une offre commerciale durable ; l’installation de nouveaux éleveurs est un enjeu majeur pour l’avenir de la race.
Ce court document présente quelques arguments clé à destination de futurs éleveurs de mirandaise, afin de les aider à faire leur choix.
Quelle que soit sa stratégie, un éleveur professionnel a besoin pour assumer le choix d’une race de répondre à des objectifs essentiels : la rentabilité de sa production et la pertinence de la race dans le cadre de son exploitation et de son environnement agro-écologique. L’animal, de son côté, a besoin d’une nourriture adéquate et d’un bien être optimal, garants d’une bonne santé, d’un produit de qualité et d’une facilité de travail pour l’éleveur.
Une race facile à élever et peu coûteuse
Un premier atout de cette race, à condition de l’élever dans sa zone géographique d’origine (Gers et environs) est sa facilité d’élevage. Par sa rusticité elle a des besoins alimentaires faibles et ne nécessite pas pour sa croissance (voire pour son engraissement) une ration alimentaire complémentée (avec céréales, soja…) : les fourrages sont suffisants si apportés en quantité et de qualité. Sa conformation non cularde lui permet une facilité au vêlage. Rustique, elle peut rester à l’extérieur la plupart de l’année. Ainsi les coûts en intrants (aliments, soins…) sont faibles par rapport à des races spécialisées.
Des atouts pour répondre aux besoins des consommateurs
Les tendances actuelles montrent une baisse de la consommation française de viande bovine et une demande croissante des consommateurs pour une éthique de production (bien-être animal, respect de l’environnement, alimentation) et pour une origine tracée et de proximité, autrement dit pour une production « responsable ». Pour un nouvel éleveur le « nerf de la guerre » est de pouvoir se projeter vers une production qui sera vendable à un bon prix dans un avenir proche.
Elever de la Mirandaise est un pari raisonné et judicieux car son élevage permet de répondre aux exigences des consommateurs. Pourquoi ?
Grace à sa rusticité elle est élevée en extérieur (pâturages) ; elle se contente de l’herbe des coteaux du Gers car elle a été sélectionnée au cours des siècles pour ce terrain et sa végétation. Les éleveurs de bovins mirandais s’engagent à respecter un cahier des charges mis au point en 2019 et dont les principales exigences sont : élevage en prairie (minimum 6 mois/an), alimentation principalement aux fourrages, veaux élevés sous la mère, respect du bien-être animal et de la biodiversité. Pour ces raisons elle correspond à l’esprit du moment, à une réalité agro-écologique et à une recherche de durabilité, notamment par un bilan carbone réduit (contrairement aux filières d’engraissement basées sur la céréale).
Un fort potentiel de rentabilité en circuits courts
Pour sa commercialisation, les éleveurs sont en cours de structuration : une marque (« la mirandaise ») avec son logo a été créée en 2018/19. Sa viande a un fort potentiel de valorisation en circuits courts de proximité ; sa spécificité de race locale (Gers) donne une image territoriale ; c’est un atout certain. La viande très gouteuse a une saveur propre aux animaux nourris naturellement et intéresse la restauration gastronomique, ce qui justifie un prix de vente supérieur aux autres races (rentabilité de 6 à 7 €/kg poids carcasse selon la destination). La vente directe contribue par ailleurs au maintien du lien social. Certes il faut s’en donner les moyens, mais quel satisfaction pour un éleveur de fournir directement sa viande et d’en parler avec les consommateurs !
En conclusion
Un (nouvel) éleveur de mirandaises doit avoir des exigences à la hauteur des attentes de la société : une écoute dans les choix des consommateurs, un respect des animaux et du territoire, un engagement fort dans des pratiques d’élevage éthiques et durables. Si vous croyez en tout cela, cette race est probablement pour vous !
2019 et 2020
Les faits marquants :
-> deuxième édition de la Fête de la Madeleine à Montesquiou
-> deuxième quinzaine commerciale de la Mirandaise
-> Création de la cinquième UVUP dans le Gers par la CCI du Gers : Montesquiou, la Mirandaise
2020
-> mise en place de la première quinzaine commerciale en été : Eté de la Mirandaise : 10 animaux gras vendus chez 13 boucheries
-> troisième quinzaine de la Mirandaise en automne : 12 animaux gras chez 14 boucheries
-> communication sur le journal : La Dépêche et le journal du Gers en ligne, des flyers, deux affiches en 4 * 3 m à Auch
et distribution de pique prix aux bouchers, achats de vestes et polo avec le logo de la Mirandaise réalisés par Pure Couture à Castelnau Magnoac
-> mais annulation des foires et de la fête de la Madeleine à Monstesquiou